Le communiqué du gouvernement publié mercredi fait décidément couler beaucoup d’encre. Les opérateurs y voient, non sans une certaine satisfaction, un communiqué anti-Free…
En annonçant la mise en place de nouvelles mesures de réglementation des accords d’itinérance, le ministère du Redressement productif s’en prend clairement au nouvel entrant, ce qui n’est pas pour déplaire aux opérateurs mobiles historiques. « Alors que l’Autorité de la concurrence avait poussé à ce qu’Orange signe un contrat d’itinérance avec Free, elle va maintenant devoir en fixer les limites », imagine déjà l’un d’eux, cité par les Échos.
En annonçant se pencher sur le mécanisme de l’itinérance, le gouvernement répond à une demande émanant directement de Bouygues Telecom. « Le gouvernement Ayrault vit une idylle avec Martin Bouygues », affirme un opérateur, non sans une certaine ironie.
Il est vrai que du côté de Bouygues Telecom, on ne cache pas sa satisfaction : « le gouvernement, manifestement, a compris que le secteur des télécoms connaissait une situation difficile », a déclaré Didier Casas, secrétaire général de Bouygues Telecom, auprès de l’AFP. Selon lui, le gouvernement « s’attaque à la racine des difficultés et a compris que la première de ces difficultés est que le secteur est organisé de telle façon que les entreprises ne peuvent plus investir, notamment en raison de l’itinérance ».
Si Free ne s’est pas prononcé officiellement suite à ce communiqué, l’Arcep (Autorité de régulation des télécoms), qui semble écartée des décisions du gouvernement, ne cache pas ses protestations. Une source du régulateur affirme aux Échos qu’il s’agit clairement d’un « communiqué anti-Free ».
Et cette tendance “anti-Free” pourrait bien ne pas s’arrêter là : en annonçant vouloir « sécuriser » le modèle de la subvention des téléphones, alors même que Free a attaqué SFR sur ce terrain, le gouvernement prend clairement parti. « En cas de jugement défavorable au modèle de la subvention, le gouvernement agira en pompier », prédit un opérateur, qui va jusqu’à imaginer que « le plus probable est que Free soit obligé de subventionner les smartphones, ce qui lui coûtera cher ». Une telle perspective serait bien peu engageante pour le nouvel opérateur, qui fonde son succès sur ses offres transparentes et sans engagement…
Source : Les Échos