Total Call, centre d’appel de Free d’environ 1700 salariés situé au Maroc, connaît un mouvement de grève de la part de certains salariés depuis le 19 mars. Un représentant syndical, interrogé par Challenges, évoque des conditions de travail qui « se dégradent sans cesse »…
Abderrahmane Seghir, vice-président du Bureau Syndical de Total Call, affilié à l’Union Marocaine du Travail (UMT), brosse un tableau très noir du centre d’appels. Il évoque des « menaces de licenciements » ainsi que des « licenciements abusifs », des « intoxications alimentaires » constatés à la cantine d’entreprise, ainsi qu’une situation de « stress » d’une manière générale. « Nous n’arrivons même plus à prendre notre pause réglementaire de 30 secondes entre deux appels. Les appels s’enchaînent non stop », indique le représentant syndical, qui souligne une surcharge importante de travail depuis le lancement de Free Mobile, pour lesquels les conseillers n’ont reçu qu’« une formation de deux heures ».
Le syndicat milite également pour une hausse des salaires : il est actuellement fixé à 4 000 dirhams (400 euros environ), soit le double du SMIC marocain, plus 4 000 dirhams de primes (variable). Les grévistes réclament une hausse du fixe d’environ 150 euros. D’autres demandes figurent également sur la liste, notamment une meilleure desserte en transports du lieu de travail, à 13 kilomètres du centre de Casablanca.
Devant la gravité des accusations tenues par Abderrahmane Seghir, Challenges a tenté de joindre Free ou la direction de Total Call pour recouper ces informations, sans succès pour le moment.