Les marges de SFR sont dépensées de manière utile
Ce n’était donc pas qu’une rumeur : un opérateur avait bel bien et bien envoyé des huissiers pour vérifier la couverture 3G de Free Mobile.
SFR écrit aujourd’hui à l’ARCEP pour lui indiquer que, selon ses propres mesures, entre 80 et 97 % des appels passés depuis un abonnement Free Mobile utiliseraient le réseau d’Orange, alors que ce pourcentage ne devrait en théorie pas dépasser 73 %.
SFR pense que Free a éteint une bonne partie de ses antennes mobiles et craint qu’elles ne soient rallumées que le temps que l’ARCEP réalise son contrôle, afin de la duper.
Les mesures n’ont été réalisées que dans Paris, où Xavier Niel avait déjà indiqué à l’assemblée nationale que la couverture de Free était très mauvaise du fait des délais nécessaires – jusqu’à 2 ans ! – pour obtenir l’autorisation de poser une antenne, et dans 4 villes de l’Ouest. Seul Le Havre tirait son épingle du jeu : 50 % des appels transitaient par le réseau en propre de Free.
On peut légitimement s’interroger sur la pertinence de ces mesures : on ne sait pas si des antennes Free Mobile étaient bien présentes sur les villes testées. Quand bien même, on ne sait pas si elles faisaient partie de celle que l’opérateur avaient indiquées comme fonctionnelles à l’ARCEP lorsque l’autorité avait mené sa première campagne de vérification, qui avait conclu à une couverture de plus de 27 % de la population française par le réseau 3G de Free.
Voilà une nouvelle illustration de l’agressivité de SFR vis à vis du 4ème opérateur mobile français. Cela ressemble cependant fort à un coup d’épée dans l’eau. Pas sûr que l’ARCEP apprécie de voir ses capacités à vérifier en toute indépendance la couverture d’un opérateur mobile mises en doute par une société qui a déjà été épinglée pour ne pas avoir respecté ses obligations en la matière…
Source : Les Echos