Des dizaines de clients vont encore retourner chez Orange
Reçu ce mercredi matin par la Commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, Stéphane Richard, PDG du groupe France Telecom-Orange, a du faire face à une série de questions portant, pour la plupart, sur l’arrivée de son féroce concurrent, Free Mobile !
Visiblement lassé de cette incessante comparaison avec le nouvel entrant, Stéphane Richard n’a pas hésité à s’en prendre directement à son fonctionnement ainsi qu’à son modèle économique.
Une offre « SIM only »
Le PDG d’Orange s’est déclaré « surpris » de l’agressivité des offres de Free à leur lancement, mais a tenu à relativiser en qualifiant ces dernières d’offres « SIM only ». Pour lui, Orange conserve un avantage en proposant le « financement du terminal » dans ses forfaits…
Salaires & modèle économique
Pour Stéphane Richard, si Free peut pratiquer des tarifs aussi bas, c’est avant tout parce que les terminaisons d’appel asymétriques lui sont très favorables. Il en profite pour dénoncer les sommes réclamées par Free Mobile pour sa terminaison d’appel SMS (voir notre précédent article) : « inadmissible », les exigences de Free forceraient les autres opérateurs à financer ses propres offres. Il ira jusqu’à affirmer que les opérateurs concurrents financeraient le forfait à 19,99 € de Free, à hauteur de 10 euros par mois !
Suite aux accusations de Xavier Niel, Stéphane Richard communique son propre salaire : quelques 900 000 € annuels, auxquels il faudra ajouter environ 600 000 € de part variable. Il invite à ne pas se fier aux apparences : selon lui, Xavier Niel n’a pas besoin de rémunération fixe élevée puisqu’il « a touché 14M€ de dividendes » en 2011 !
Couverture de Free Mobile
Sur la question du réseau de Free Mobile, que certains opérateurs ont accusé d’être partiellement éteint ou désactivé, Stéphane Richard pense que les mesures initialement menées par l’Arcep ont bel et bien pu être tronquées ou faussées. Pour lui, le fait qu’une antenne soit « physiquement en activité » n’est pas un signe permettant de conclure sur la couverture réelle de l’opérateur…
Il n’en dira pas beaucoup plus, avançant l’existence d’une clause de confidentialité, rapport à l’accord d’itinérance 2G et 3G liant Free à l’opérateur historique…
Infrastructure et cartes SIM
S’il reconnaît que des difficultés à traiter les demandes de portabilité du numéro existent bel et bien au sein du groupement d’intérêt économique dédié (le GIE-EGP), Stéphane Richard pense également que Free n’a pas suffisamment joué son rôle en amont, en ne fournissant pas d’estimation du nombre d’abonnés à venir, avant son lancement.
Pour lui, rejeter la faute sur le GIE serait une façon pour Free de se dédouaner de ses propres responsabilités et de cacher ses propres difficultés au lancement…