Dans une interview consacrée aux Échos, Jean-Ludovic Silicani, président de l’Arcep (Autorité de régulation des télécoms), s’exprime sur le lancement du quatrième opérateur de téléphonie mobile en France, Free Mobile.
Il y salue l’arrivée du nouvel acteur, à même de « changer la donne » de la téléphonie hexagonale, dont le prix était toujours « nettement supérieur à celui des autres pays européens comparables ». Malgré cette salve de compliments, le président de l’Arcep n’en reste pas moins attentif au bon respect des obligations de Free Mobile, notamment en termes de couverture de la population…
Extrait :
Free vient d’annoncer son offre mobile. Ce nouvel arrivant va -t-il changer la donne ?
Il me semble que Free Mobile change la donne. Pour le marché de la téléphonie mobile en France, j’observe quatre ruptures : d’abord, les offres de Free sont simples et peu nombreuses (deux), alors qu’il existe près de 1.000 offres mobiles en France actuellement. Ensuite, Free sépare totalement le prix du forfait de celui du terminal. En troisième lieu, la relation entre l’opérateur et le client se fera essentiellement par Internet.
Enfin, bien sûr, le prix des deux offres proposées est très bas. C’était d’ailleurs l’objectif de l’attribution de cette quatrième licence mobile. En 2009, le gouvernement et le régulateur ont décidé de mettre en vente cette licence car nous avons fait ensemble le constat que le marché mobile avait une structure oligopolistique et donc insuffisamment concurrentielle. Ce marché se caractérisait par une rente de situation. Il fallait un nouvel entrant pour l’animer car le prix du panier moyen de consommation mobile en France était supérieur à celui des autres pays européens comparables.Avez-vous été surpris par ces offres ?
Non, car elles correspondent, pour l’essentiel, aux engagements que Free avait pris lors de l’acquisition de la licence. L’offre à 2 euros m’a tout de même surpris. C’est l’équivalent d’un service universel mobile. Il est possible qu’avec cette offre, le marché de la carte prépayée se réduise en France ou alors se cantonne à des niches telles que, par exemple, les offres prépayées dites « ethniques » ou destinées à l’international.
Sur quels points allez-vous être attentifs à l’avenir chez ce nouvel opérateur mobile ?
L’avenir, et notamment les comptes 2012, dira si le modèle économique d’Iliad est viable. L’Arcep sera très attentive à ce que les obligations en matière de couverture de la population soient atteintes, en temps et en heure. Le réseau de Free Mobile doit par exemple couvrir 75 % de la population en janvier 2015. Une autre chose que nous regarderons de près est la qualité de service. Une offre, c’est un prix et un service. Cela passe par un service après-vente efficace. Nous vérifierons aussi que l’offre illimitée le soit véritablement.
Accéder à l’interview dans son intégralité sur le site des Échos
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