Il y a de la friture sur la ligne entre les opérateurs télécoms et la mairie de Paris. Suite à un désaccord, cette dernière menace les opérateurs de les obliger à démonter leurs antennes sur tous les bâtiments publics de la capitale…
La discorde a éclaté lors des négociations portant sur le renouvellement de la charte liant les opérateurs à la ville. Conclue en 2003, celle-ci stipulait que les antennes ne devaient pas dépasser un seuil moyen de 2 volts par mètre, en échange d’un accès facilité aux bâtiments publics pour une meilleure couverture de la capitale.
Le renouvellement de la charte s’est avéré beaucoup plus compliqué que prévu. D’un côté, la mairie de Paris demandait aux opérateurs de consentir à une nouvelle baisse, vers 1,5 volt par mètre en moyenne, tenant compte de la nouvelle classification des ondes mobiles comme potentiellement « cancérogènes » par l’OMS. De l’autre, « les opérateurs ont fait part d’exigences inacceptables : augmentation du seuil à 10, voire 15 volts, par mètre », affirme Mao Péninou, adjoint au maire en charge des antennes.
La FFT, regroupant les trois opérateurs mobiles historiques (Orange, SFR et Bouygues Télécom), explique qu’elle souhaitait tenir compte « des résultats du Grenelle des ondes, de l’arrivée de Free Mobile et, prochainement, des nouveaux réseaux 4G ».
Les négociations ont donc tourné court entre les deux parties. Pire, en l’absence de renouvellement des accords existants, les autorisations d’accès aux bâtiments publics « deviennent donc caduques », menace Mao Péninou. Les opérateurs pourraient être priés de démonter leurs équipements…
Pris entre deux eaux, le nouvel entrant Free Mobile se retrouve en position délicate. « La plupart de nos antennes restent à installer », confesse Maxime Lombardini, directeur général de Free. « Il faut donc que perdure la relation sereine avec la Ville et les Parisiens ».
Dès lors, la ville envisage de nouvelles possibilités de dénouer le conflit. « On pourrait fixer un seuil individuel à chaque opérateur et non plus un seuil collectif », suggère Mao Péninou, qui n’exclut pas non plus l’idée de « mettre en place un réseau unique d’antennes sur lesquelles les opérateurs viendraient se greffer ». À défaut de solutions, c’est la qualité du réseau de la capitale, en particulier pour l’Internet mobile, qui serait compromise…
Source : Le Figaro