Dix-huit mois pour quel résultat ?
Beaucoup de bruit pour (presque) rien, c’est ainsi que l’on pourrait qualifier l’action de l’Hadopi. Lors d’une conférence de presse, organisée ce jeudi, la Haute autorité a présenté son bilan, de 2010 à juin 2011, auprès des journalistes…
Au total, l’Hadopi affiche fièrement ses chiffres : l’envoi de quelques 470 935 e-mails de « première recommandation » aurait ainsi été réalisé… et plus d’1 million de demandes d’identification d’adresses IP auraient été envoyées par la Commission de Protection des Droits aux fournisseurs d’accès, avec un taux d’identifications réussies de 89%.
Les secondes recommandations, envoyées aux abonnés accusés d’avoir téléchargé illégalement une nouvelle fois après le premier e-mail, atteignent un nombre bien moins élevé : 20 598 au total.
L’Hadopi est moins bavarde concernant le nombre de dossiers ayant finalement été traités jusqu’à la troisième étape, celle qui peut mener à la suspension de l’accès Internet de l’abonné. Il faut dire que les quelques cas retenus jusqu’à présent se sont révélés plus compliqués que prévu.
Face à tous les reproches, passés, présents et futurs, la Haute autorité a trouvé sa défense : elle use sans vergogne d’une stratégie de victimisation. « Rarement nouvelle institution s’est trouvée confrontée au refus opposé
par certains, qu’ils soient politiques, fonctionnaires, chercheurs ou
encore membres de la société civile, de travailler avec elle », clame sa présidente, Marie-Françoise Marais, n’hésitant pas à décrédibiliser ses détracteurs en affirmant que « nombre de
commentaires ont révélé une méconnaissance totale de l’institution et de
son action ».
Malgré ses 18 mois d’existence et ses 12 millions d’euros de budget annuel, l’institution s’estime encore en pleine « construction », et donne donc rendez-vous aux observateurs pour un prochain bilan, « en juin 2012 »…
À lire :
le rapport d’activité 2010 de l’Hadopi (PDF)